Depuis 2009, Le Balthazar, un bar situé au cœur de Joliette, se démarque par sa grande variété de bières artisanales, son ambiance urbaine et ses constantes innovations. Ateliers de création, épicerie fine, dégustations de produits locaux, décidément, l’endroit a tout pour attirer une clientèle des plus diversifiées. De plus, Le Balthazar a intégré à son calendrier une gamme d’événements qui ont lieu en soirée, une semaine sur deux. On peut assister aux «Mardis jeux de société», aux «Dimanches d’impro» ou encore, aux «Mercredis de l’humour».
Le mercredi 24 février dernier, le bar accueillait le duo d’humoristes Sèxe Illégal, composé de Paul Sèxe et de Tony Légal, qui se sont donné pour mission de s’exprimer librement à travers la chanson. Les deux artistes à l’humour parfois provoquant, souvent insignifiant, ont offert une prestation plus ou moins divertissante.
Ambiance agréable
Les lumières tamisées et le côté intime de l’endroit créaient une atmosphère des plus agréables. La salle fut d’abord réchauffée par un jeune animateur et improvisateur, Jonathan Moreau-Cormier. Son numéro consistait à sélectionner quelques personnes dans l’assistance et à leur poser des questions, auxquelles il répondait par une réplique qui se voulait assassine. Sa courte prestation, quoiqu’un peu boiteuse, était une bonne introduction au spectacle de Sèxe Illégal.
Sitôt ce numéro terminé, les deux humoristes sont montés sur scène, vêtus de complets-cravates ringards et adoptant chacun un langage et une voix caricaturés. Alors qu’on pouvait les entendre marmonner entre eux, que le son de leurs micros et de leurs instruments n’étaient pas de bonne qualité, une panne d’électricité est survenue. Plutôt ironique! Le spectacle a dû se dérouler à la lueur des chandelles, sans micros et au son de la guitare acoustique. Contraints d’oublier leur musique électro, le duo s’est contenté d’interpréter plusieurs chansons tirées de leurs albums précédents, une collection qui en compte près d’une quinzaine.
Humour douteux
On a eu droit à une gamme de chansons, telles que Luc ou Bernard, Longueil calice, ou encore des reprises ironiques de succès populaires, comme Livin’ la vie d’holocauste, chantée sur l’air de Livin’ la vida loca, de Ricky Martin. Les paroles, comiques et simples, ont réussi à accrocher des sourires et à susciter quelques rires. C’est toutefois le langage corporel absurde du duo qui volait la vedette, Tony Légal n’hésitant pas à déboutonner sa chemise et à danser d’une manière assumée et ridicule.
Bien que le spectacle dans son ensemble ait été agréable, une faiblesse persistait : la monotonie. La recherche, autant au niveau des textes, de la musique que des chorégraphies, était incomplète. Tout était répétitif et rapidement lassant. Par exemple, la chanson Luc ou Bernard était constituée de trois couplets, dont deux composés ainsi : «Tu bandes mou, tu bandes mou, osti qu’tu bandes mou, tu bandes mou».
Malgré tout, la thématique instaurée par Le Balthazar demeure un succès, et ce à moindre coût. Dans une ville comme Joliette, les endroits qui offrent des activités diversifiées et qui rejoignent sur semaine un large public sont rares. Les événements tels les «Mercredis de l’humour» amènent une touche de dynamisme dans la région et ouvrent la porte à l’initiative et à la nouveauté.
Que l’on soit satisfait ou non du spectacle, la soirée, dans l’ensemble, ne peut qu’être plaisante.
Par Rosalie Généreux
Crédits photo: Le Balthazar de Joliette et L’Écho de la Rive-Nord