Les offrandes

Le nouveau roman de Louis Carmain, Les offrandes, est une œuvre pleine de vie et de couleurs. Dans l’univers tropical du Mexique évolue le personnage de Maude, une jeune Québécoise vingtenaire et enquêtrice spécialisée en disparition d’animaux. Tout commence lorsque son ex-belle-mère lui demande d’enquêter sur le meurtre de deux sœurs retrouvées pendues dans la cour de l’immeuble où elles travaillent. Tout en suivant Maude dans sa captivante enquête, le lecteur rencontre des personnages plus magistraux les uns que les autres et visite les bas-fonds sinistres du Mexique tout comme les multiples couleurs locales du pays.

« Maude Cantin Espejo, donc. Tous les Mexicains massacraient son prénom : Maoudé. Et puis ce nom de famille étrangement hybride dont elle résumait rapidement l’origine : son père avait été Gaspésien, sa mère Yucateca. »

Alors que le roman nous plonge dans une nouvelle culture, l’identité québécoise du personnage principal nous permet de nous y attacher. On y est dépaysé, mais pas totalement. Elle a un nom qu’on connait, des origines près des nôtres, des références qu’on comprend. C’est ce qui rend le roman accessible. En revanche, on connait peu du passé du personnage. En savoir un peu plus sur elle la rendrait certainement plus humaine et encore plus attachante.

« C’était une Mexicaine comme il y en a plein, mais comme les non-Mexicains pensent qu’il n’y en a pas. Elle semblait intelligente. »

L’habile plume de Carmain, en plus d’une légère touche d’humour et d’un fil conducteur clair, permet une enquête longue et périlleuse, sans être ennuyante. Les informations sont données au compte-goutte, précautionneusement, de sorte qu’on y reste accroché tout au long de notre lecture.

Somme toute, Les offrandes, de Louis Carmain est sans aucun doute un indispensable pour les amateurs d’intrigue quasi indéchiffrable et de suspense angoissant. C’est un nouvel incontournable de la littérature d’ici.

Par Méliane Quessy