Ouvrir son cœur, récit d’Alexie Morin, dépeint les traumatismes d’enfance de la narratrice. À travers ses conflits entre amies, l’intimidation et les défis de son TDAH, elle revisite son passé pour mieux se comprendre et mettre un baume sur le passé.
Malheureusement, les sujets abordés apportent un ton lourd au récit. La façon dont la narratrice aborde ses souvenirs donne une impression de plaintes sans fin par rapport à sa vie : le rejet qu’elle a vécu de la part de sa meilleure amie, ses difficultés liées à son TDAH et son sentiment d’être sans cesse incomprise. Le fil conducteur qui unit les sujets abordés n’est pas toujours évident, surtout lorsque le récit vire au discours informatif. C’est le cas, par exemple, lorsqu’elle explique son problème d’œil :«Dans beaucoup de cas, le cristallin peut ajuster l’image, la replacer sur la rétine en se contractant. On appelle ce phénomène «accommodation », et plusieurs cas d’hypermétropie faible passent inaperçus grâce à lui. »
Par contre, à travers les anecdotes racontées, la narratrice montre sa force de caractère. En effet, elle laisse voir ce qu’elle a dû surmonter à travers les années pour arriver où elle est aujourd’hui. Étant une jeune fille incomprise et différente aux yeux des autres, elle a dû se forger un caractère lui permettant de passer à travers ses épreuves. Dans son récit, une quête du souvenir est effectuée, ce qui donne lieu à l’exploration de ses sentiments d’une façon touchante : «Quand je repense au dessin et à la peinture, je dois admettre que j’ai perdu quelque chose, un lien plus direct et fécond avec […] mon propre talent, mon moi profond».
La narratrice semble avoir cherché à donner un sens à son enfance. Tristement, son récit est décousu et il est difficile de s’y retrouver. Un roman plus court où on y retrouve l’essentiel aurait été plus efficace.
Par Laurence Charlebois