Shams est un adolescent récemment déporté de la Syrie, alors en pleine guerre civile. Alors qu’il peine à s’habituer aux hivers rudes et aux différentes mœurs du Québec, il est forcé de rencontrer un psychothérapeute après s’être battu avec un autre élève. L’auteur de Tireur embusqué, Jean-Pierre Gorkynian , nous amène dans la tête d’un jeune homme au passé trouble, où la violence faisait partie du quotidien.
Tireur embusqué mélange plusieurs genres littéraires, comme le récit d’apprentissage et le récit de guerre que l’on retrouve plus particulièrement avec les nombreux retours en arrière. Le récit se démarque par une connaissance maîtrisée de l’auteur de la culture, de la langue et des excentricités des peuples Québécois et Syriens, mise en évidence à l’aide d’un parallèle envoûtant créé avec l’arrivée de Shams au Québec. De plus, Gorkynian partage un vocabulaire proche de la réalité des adolescents Québécois, véhiculé par le personnage de Kevin. «Yo, tu m’as jamais conté ce que tu voulais faire plus tard, qu’il me dit.
-Plus tard?
-Ben dans la vie (…). Je me retourne vers Kevin et réponds:
-J’pense que… j’aimerais bien retrouver mon quartier, ma maison»
C’est une lecture qui vous fera prendre conscience du choc que vivent les déportés Syriens. Cependant, Tireur embusqué souffre à cause de ses aspects techniques défaillants. Il est possible de lui reprocher un manque de fluidité et d’incorporer des scènes forcées pour faire avancer le récit. Ce manque de réalisme peut facilement retirer un lecteur de l’histoire. C’est, toutefois, une erreur que l’on aperçoit souvent chez les écrivains en général. Malgré tout, il faut croire que ces petits défauts n’ont pas miné mon appréciation pour ce livre qui méritait de gagner le prix littéraire des collégiens. Ce titre, il est touchant et c’est tout ce qu’il y a à savoir.
Par Zachary Legault