Les glissades

La cloche de l’école sonne. Les cours sont terminés pour la journée. Lili-Rose et Alice se dirigent vers le petit parc de la cour d’école. Papa et maman vont arriver bientôt, mais en les attendant, elles ont le temps d’aller s’amuser un peu. Lili est dans la glissade. Elle glisse et remonte aussitôt pour retourner glisser. Alice, elle, est un peu plus loin. Elle joue à la marelle avec une petite pierre qu’elle a peinte plus tôt dans le cours d’art. Lili glisse encore, mais cette fois, elle s’arrête et son regard se retrouve loin devant la clôture de l’école. Quelqu’un lui fait signe de venir. C’est peut-être papa! La petite part rejoindre l’homme, alors qu’Alice, chantonnant et sautillant sur l’asphalte colorée de craie, ne la remarque pas du tout partir. 

Lili-Rose – « Coucou Pa… Attends une minute, tu n’es pas mon papa, toi! » 

L’homme – « Bien sûr que non, mais j’ai remarqué que tu aimais bien jouer dans les glissades. As-tu envie de venir voir les énormes glissades que j’ai chez moi? » 

Innocente, Lili-Rose entre dans la petite voiture rouge derrière l’homme. 

La petite fille à lulus est heureuse. Elle a hâte de raconter à papa et maman que durant leur absence, elle a eu la chance d’aller visiter une maison remplie de glissades géantes de toutes les couleurs. La chance qu’elle a! Alice serait jalouse. 

Le trajet commence à être un peu long. Lili-Rose a eu le temps de voir au moins dix mille arbres avant d’enfin revoir une maison.  

Lili-Rose – « Est-ce qu’on arrive bientôt, monsieur ? Parce que papa et maman vont commencer à s’inquiéter si je ne suis pas là pour le souper. » 

L’homme – « Oui. » 

Le monsieur est un peu plus bête que tout à l’heure. Il ne parle plus et a un air féroce. Lili a moins envie de sourire, maintenant. 

La voiture s’arrête devant une maison bien plus petite que ce que Lili s’imaginait. Il y avait d’autres maisons autour bien plus belles. C’est bizarre. Lili descend de la voiture après que le monsieur lui ouvre la porte. Il lui dit de le suivre.  

En entrant dans la maison, ça pue la pourriture et tout est rempli de poussière. Il n’y a aucune couleur autre que du noir, du brun et du gris. L’homme demande à Lili de s’asseoir sur un banc déchiré. À côté d’elle, il y a une petite porte à peine plus grande qu’elle. Elle a l’air très vieille. Le bois a l’air d’avoir été rongé par les termites et la poignée qui était probablement autrefois dorée est maintenant brune et rouillée. 

Lili-Rose commence à avoir faim. Elle attend sur le vieux banc depuis au moins vingt minutes. Son ventre gargouille. Le monsieur l’appelle pour qu’elle vienne le rejoindre un peu plus loin dans la maison. Le couloir est sombre et les murs sont remplis de vieux tableaux poussiéreux. 

Elle arrive dans une petite pièce mal éclairée. L’ampoule clignote sans cesse. Elle voit une petite assiette sur laquelle il y a une tranche de pain et un peu de confiture à la fraise. Elle a le droit de la manger, mais elle doit retourner s’asseoir sur le banc.  

En s’assoyant sur celui-ci, Lili commence à se sentir mal à l’aise. 

Lili-Rose – « Est-ce qu’il y a vraiment des glissades ici, monsieur ? » 

L’homme hoche la tête et lui montre la petite porte de la main. 

L’homme – « Entre là! Elles t’attendent en bas. » 

La petite n’a plus du tout envie d’y aller. Cette porte, elle la regarde depuis de longues minutes et elle ne l’attire pas du tout. En plus, elle croit avoir vu quelque chose bouger à travers la petite craque sous la porte.  

Lili-Rose veut partir. Elle se dirige vers l’entrée, mais l’homme l’attrape par la main. Il la coince entre la porte et lui. Elle n’a pas le choix, elle doit entrer. 

Par Providence Dion