Le 12 mars 2020, la vie du Québec en entier s’est mise sur pause. Les commerces et les magasins ont fermé, même les écoles, et tout cela, à cause d’un satané virus, la COVID-19. C’est un véritable chaos. Bien que toute la population soit touchée par cette terrible pandémie, les étudiants ont traversé beaucoup d’épreuves. Ils ont manqué énormément de journées d’école, ont dû apprendre à utiliser des applications totalement inconnues comme Teams ou Zoom et tout cela, aux dépens de leur réussite. La pandémie est vécue différemment pour chaque degré de scolarité. Les écoles primaires et secondaires ont la chance, ou la malchance, d’être dans leur école du lundi au vendredi. Finalement, les étudiants du Cégep et de l’Université peuvent aller dans leur établissement scolaire selon leur horaire et leur programme, mais une grande majorité n’ira jamais durant leur session. Par exemple, ma cohorte en littérature, durant mon passage au Cégep de Lanaudière à Joliette, a eu des cours en présentiel durant seulement une session et demie, le reste de notre parcours scolaire s’est fait entièrement de la maison, à travers un ordinateur et une caméra. Mais notre diplôme aura-t-il la même valeur que nos prédécesseurs? Certainement pas!
Tout d’abord, tous les étudiants, comme moi, qui sont entrés au Cégep en 2019 et ont eu un parcours assez typique, n’ont pas eu à faire l’Épreuve uniforme de français au Cégep. Pour certains, c’est à leur grand soulagement. Pour les étudiants qui poursuivent à l’Université, ceux-ci auront à faire un nouvel examen universitaire, car ils n’ont pas fait ledit examen au Cégep. Cela explique donc que le diplôme n’est pas équivalent à celui des étudiants précédents, car ils devront passer un nouvel examen, mais à l’Université. Est-ce que la difficulté de l’évaluation sera supérieure ? C’est une autre question qu’il faudrait se poser.
Ensuite, durant cette pandémie, l’école se fait totalement à distance pour plusieurs étudiants du Cégep. Mais est-ce que les apprentissages sont aussi concrets ? Je ne croirais pas. Premièrement, il est assez difficile de s’organiser dans un mode d’apprentissage en ligne. Il y a des semaines où ce sont des cours en mode synchrone, asynchrone et des cours pour les évaluations. Cela est très complexe pour un étudiant qui est habitué à seulement se déplacer, à l’école, tous les jours de la semaine. Maintenant, il doit vérifier s’il doit se connecter à une vidéoconférence ou si une vidéo du cours lui sera envoyée par l’enseignant. D’ailleurs, selon moi, ces cours appelés asynchrones sont beaucoup moins efficaces. Il est très facile de perdre le fil et de ne pas comprendre ce qui est enseigné. De plus, pour les étudiants un peu plus paresseux, le principe de pouvoir visionner le cours lorsque cela lui plait peut totalement nuire à ses apprentissages, voire même le faire échouer, car la tentation de ne tout simplement rien regarder est très forte.
Finalement, un des plus gros enjeux avec un « diplôme Covid-19 » est que la majorité des évaluations se déroulent dans le confort de la maison. Cependant, à la maison, il est beaucoup plus facile d’avoir accès à notre meilleur ami, l’Internet. Les examens ne sont alors plus représentatifs des apprentissages des étudiants, mais bien de ce que l’Internet sait, ce qui est totalement ridicule. Par exemple, le matin, un étudiant a un cours à 9h. Il est très facile pour lui de se lever à 8h50, d’allumer son ordinateur portable ou son cellulaire et, comme un paresseux, de se connecter à son cours et de retourner dans les bras de Morphée. Oui, c’est de la responsabilité de l’étudiant d’être alerte, mais quelques fois, le sommeil l’emporte. De plus, ce n’est pas tout le monde qui a l’espace à la maison pour apprendre. Beaucoup peuvent avoir des petits monstres qui courent partout et qui peuvent les déranger. Ce n’est pas facile, dans ces moments, d’être attentif. Bref, l’éducation à la maison, ce n’est vraiment pas l’idéal et elle peut forcer certains à tricher pour réussir.
En conclusion, je crois sincèrement que les étudiants qui ont, ou auront, un diplôme durant les années 2020 et 2021 n’auront tout simplement pas les mêmes acquis que ceux qui ont réussi dans les années précédentes. Bien que cette pandémie ait réussi à organiser certains, je pense que ceux ayant acquis un diplôme préuniversitaire vont peut-être éprouver des difficultés lors de leur entrée à l’Université.
Par Gabrielle Côté