Depuis l’année dernière, l’enseignement à distance est de mise. Certains étudiants y rencontrent des difficultés, des avantages ou les deux.
Les cours en ligne nous ont sauvés et nous ont permis de continuer à apprendre, même en pandémie. Cependant, est-ce que ça fonctionne vraiment, cette façon de faire? Il y a deux sessions, je faisais des cours de statistique. J’étais en train de faire mes exercices de mathématiques et j’avais une tonne de questions. J’étais en train de paniquer comme une petite souris coincée dans une trappe. Mon enseignante n’était pas disponible en tout temps pour répondre à mes messages, mais peut-on réellement la blâmer? Je sais qu’en classe, elle m’aurait répondu avec plaisir et je ne me serais pas sentie coincée très longtemps. Cependant, l’enseignement à distance permet aux élèves de développer leur sens de l’organisation afin de s’assurer qu’ils auront le temps de poser leurs questions. Nos parents ne nous obligent pas à nettoyer la maison parce qu’ils ne savent pas le faire eux-mêmes, mais parce qu’ils veulent qu’on sache comment le faire par nous-mêmes plus tard! Aussi, plus tu avances tes études, moins on te tient par la main.
Il va sans dire que l’enseignement à distance apporte de nombreuses possibilités, comme la flexibilité de l’horaire. Personnellement, je peux me permettre de travailler plus souvent étant donné que les cours ne se font pas nécessairement en mode synchrone. Je peux donc organiser mon horaire en fonction de ce qui m’avantage. Aussi, les déplacements pour aller au cégep ne sont plus nécessaires. On y gagne du temps d’étude et de l’argent!
Cependant, travailler sur un ordinateur où les sources de distractions n’en finissent plus peut être difficile pour la concentration. C’est comme demander à un enfant de ne pas manger son repas préféré placé juste devant lui. En plus, une fois que les devoirs sont terminés, on ne peut voir personne, alors on reste sur nos écrans pour se divertir. Ces outils technologiques sont toujours là à nous hypnotiser et nous en sommes bien heureux. À cause de ces appareils, les contacts sociaux sont quasiment inexistants. Pas étonnant que la santé mentale des étudiants dépérisse! On devient une horde de zombies et la motivation n’est plus là. En revanche, n’avait-on pas déjà des élèves décrocheurs et subissant des symptômes de dépression avant que les écoles ferment? N’avions-nous pas déjà également un manque de professeurs et d’outils technologiques? L’éducation avait besoin d’une réforme et voilà que tous ses problèmes sont exacerbés et mis de l’avant avec l’enseignement à distance. Alors, le problème serait peut-être plutôt le système d’éducation actuel au Québec et les enseignants mal payés pour leur profession admirable.
« Chaque difficulté rencontrée doit être l’occasion d’un nouveau progrès », a dit Pierre de Coubertin. L’école à distance n’a pas nécessairement rendu l’apprentissage plus difficile qu’il ne l’était déjà avant la pandémie. Ce serait là l’occasion parfaite pour essayer de modifier le fonctionnement de l’éducation au Québec. Pour y arriver, il faudrait prendre exemple sur les meilleurs systèmes d’éducation, comme celui de la Finlande. Ce pays propose l’apprentissage par le jeu, un bon ratio élèves /enseignants, la nourriture gratuite à tous les niveaux et une grande disponibilité de ressources pour les élèves en difficulté.
Par Sabrina Bleau